Les voyages forment la jeunesse

On l’adore, on la déteste, mais ce qui est sûr c’est qu’elle ne laisse personne indifférent.

Malgré la gentrification, ma ville de naissance exerce toujours sur moi une réelle fascination. Je suis devenu un provincial depuis longtemps maintenant. Et c’est en touriste avec mes enfants que j’ai eu le plaisir de visiter la capitale parée de ses habits de fête.

Cela faisait un moment que l’idée de ce voyage me trottait dans la tête. En fait le déclencheur a été l’exposition Morozov.

Les tableaux de maîtres français et européens achetés par 2 frères russes au début du XXe siècle, reviennent faire un tour à Paris ? L’occasion fait le larron.

Le voyage est une renaissance, un moment d’irresponsabilité, une transe bienfaisante et une rencontre avec les fantômes de la jeunesse évanouie !

Sándor Márai

Après avoir préparé nos sacs à dos, nous prenons le train de nuit Matabiau – Austerlitz. Bon d’accord ce n’est pas non plus le transsibérien, mais il faut reconnaitre un certain charme à ces trajets de nuit sur la voie ferrée.

L’arrivée au crépuscule nous cueille un peu à froid. Bienvenue dans la grande ville, les campagnards !

Les souvenirs de mes enfants sont éloquents à propos de ce décalage.

Mathilde : « Au début, j’attendais qu’il y ait de la lumière, mais en fait elle n’est jamais venue. »

Et oui ma fille, le ciel de Paris est bas et nous qualifierons sa lumière de … bien tamisée. Peut-être que la ville lumière ne porte pas si bien son nom finalement.

« Ensuite on a pris 15 ans pour trouver un café à des prix abordables. Tous ceux que je trouvais étaient à 25 euros, c’était trop cher pour un petit déjeuner. Adieu les photos stylées de cappuccino pour ma story Insta.

52 euros pour 12 huîtres aux Deux magots, Papito aurait eu un arrêt cardiaque. Ils sont fous ces parisiens ! »

Gabriel : « Comme tu m’avais dit qu’il y avait beaucoup de pickpockets et que j’entendais les annonces dans le metro, j’étais un peu en mode parano et je croyais que tous les gens qui nous suivaient, allaient nous voler. Il y avait aussi les 2 messieurs fous dans le métro, celui qui insultait tout le monde et celui qui essayait de vendre un stylo.

Dans les rues, tout semblait majestueux, super-chic. A chaque coin, je trouvais une petite pièce. J’avoue que je balayai du regard le trottoir tout le temps à la recherche d’un billet de 500 euros. »

Chanel, so chic !

La fête des Tuileries était l’une des premières demandes des pitchouns. Les parigots se pressent comme des sardines au milieu des stands de vin chaud et des manèges à sensations.

Autour de la place Vendôme, les boutiques de luxe aussi font tourner la tête. La nuit, les façades éclairées des grandes marques de joaillerie donnent à sentir un peu de ce goût de l’exclusif aux badauds.

Parmi les incontournables, il y a bien sûr notre Dame de fer à nous. Nous avons choisi le seul jour où il y avait du soleil pour grimper sur la Tour Eiffel. Comme je n’ai pas pu réserver de billet, nous nous levons tôt pour arriver les premiers et éviter la queue.

C’est toujours aussi agréable de s’élever au-dessus de la ville en grimpant ces vénérables marches. Par contre, dès le premier étage on se rend compte que le soleil bas d’hiver depuis l’est nous fait un sacré contre-jour. Impossible de discerner le centre de la capitale. On ne fait pas la grimace, il nous reste au nord et à l’ouest les Champs-Élysées, la Défense i tutti quanti.

3e étage

Une fois redescendus, la foule a eu le temps de s’agglutiner au pied de la tour. Un touriste se fait flouer au bonneteau. L’occasion de donner une bonne leçon aux enfants : Ne soyez pas naïfs dans la rue !

Nous retrouvons ensuite des amis dans le Quartier Latin. C’est le moment d’écumer les librairies pour des cadeaux de Noël de dernière minute (comme d’hab’ quoi).

Le Panthéon, la place de la contrescarpe, les repaires semblent figés dans le temps depuis une éternité. Oui parfois Paris sent un peu le formol, il faut bien l’avouer. Mais on l’aime comme ça non ?

Le dimanche, Mathilde a choisi le programme. Allons faire un tour au zoo de Vincennes. Par 5° C dehors, je doute fort de voir la queue d’un lion, mais si ça peut faire plaisir aux enfants zouh !

Heureuse surprise tous les animaux sont là, présents au rendez-vous ! Il a fallu construire un hangar spécial pour les girafes, mais comme toutes les parisiennes, elles s’accommodent d’un espace restreint où l’on est collé-serré.

Zoo de Vincennes

Le soir nous dînons dans une petite brasserie typiquement parisienne, Au bouquet Saint Paul, où j’ai le plaisir de retrouver un exemplaire d’une espèce en voie de disparition : un serveur de restaurant resplendissant, efficace et sympa. A la fin je vais le féliciter et nous bavardons un peu. Gabi est attentif quand il apprend que les serveurs peuvent gagner très bien leur vie, jusqu’à se payer une Ferrari !

Fête des Tuileries

Le lundi, le jour de la visite à l’exposition Morov est arrivé. Comme prévu, la foule se presse pour voir les tableaux de Renoir, Matisse, Picasso, Van Gogh. Nous avons réservé le tout premier créneau de la journée et nous traçons pour nous porter au-devant du flux des visiteurs. Cela permet d’apprécier ces chefs d’œuvre dans de bien meilleures conditions, sans être pressé par la foule.

Divin.

Pour récompenser les enfants de leur patience, on dévalise le magasin Zara des Champs-Elysées. « Papa, on ne t’a jamais vu aussi patient dans un magasin d’habits ! »
C’est parce que je suis encore sur mon petit nuage ma fille.

Le soir, on finit en beauté au Grand Rex pour voir Tous en scène 2 précédé du Show aquatique de fin d’année. Cette fois c’est sûr, je suis bien un daron puisque j’aime même les dessins animés de Noël …

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