Pour nos paysans
Cela faisait un bon moment que je pensais à un sujet politique pour ce blog. Mais je ne trouvais pas le bon angle d’attaque.
Il a fallu l’intervention d’un homme compétent et passionné pour que je trouve l’inspiration.
Marc Fesneau est de cette trempe : celle des responsables politiques qui savent se hisser au-dessus de la mêlée pour servir le bien public.
Plus le temps passe, plus je me dis que je ne suis pas à la mode.
Quand on observe l’expression politique de notre beau pays, l’heure est à la radicalité.
Je ne pensais pas cela imaginable de mon vivant, mais c’est pourtant devenu une réalité.
Sur cette mandature, notre assemblée nationale est parfois présidée par un élu du Ère Haine, parti d’extrême droite qui diffuse une idéologie de rejet et d’angoisse.
Le camp de la peur et de la colère sourde a continuellement progressé en France depuis des décennies. C’est une réalité.
Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console
Malheureusement la contagion a frappé toute l’Europe. Et certains pays ont été touchés encore plus durement par cette vague du camp de la peur.
Le Brexit représente l’une des meilleures illustrations de cette manipulation à grande échelle, qui s’est révélée être un désastre quand elle a obtenu la majorité.
La séparation d’avec l’Europe était sensée amener plus de souveraineté au pays pour une identité britannique renforcée.
Elle n’a au contraire apporté que plus de pauvreté et d’incertitude.
Heureusement qu’il y a Nino Ferrer pour me permettre d’en rire.
Monsieur Machin est le symbole de l’étroitesse d’esprit, du repli sur soi et de la passivité.
Pas exactement mon pote donc.
Et pourtant, tout le monde a le droit de vivre.
Et il faut bien entendre ce cri de désespoir qui vient de nos campagnes, de nos cités et de nos banlieues.
Dans la grande famille française des gens fâchés, nous avons aussi le camp d’en face : l’extrême gauche.
On peut même dire que c’est une spécialité nationale. Il suffit de regarder le nombre de listes trotskistes en lice à chaque élection présidentielle pour s’en convaincre.
Il faut dire que le dégradé de nuances à la gauche de l’échiquier politique est plus riche qu’à droite.
En tous cas, un point commun rassemble les extrémistes de tous bords : l’absence de volonté de compromis.
Malheureusement les dissensions ne sont pas l’apanage des seuls partis extrêmes. Il est vrai que nous avons aussi cette triste spécialité en France d’être très mauvais pour négocier et pour créer du consensus, quand les avis divergent.
Pire que ça, la recherche de la concorde est souvent vue d’un œil suspect dans notre pays.
Au contraire, les discours les plus intransigeants sont souvent le plus estimés.
Et peu importe, s’ils ne sont jamais suivis d’effets.
L’important c’est d’exciter la meute et rafler les votes.
Il y a une quinzaine d’années, je me suis engagé en politique au Centre, à l’occasion de la création du Mouvement Démocrate.
Je me souviens de cette galéjade d’un pote militant et soutien de José Bové : « c’est bien de s’engager, mais tu aurais pu choisir un parti plus marqué socialement »
Centriste, ça fait un peu couille molle pour beaucoup de personnes.
Pour diverses raisons, l’expérience militante a tourné court.
Disons que mes nombreux autres centres d’intérêt ont pris le pas sur la politique.
Cependant j’ai conservé un regard distant mais attentif sur l’action publique, sous toutes ses formes.
Ce qui me plait au plus haut point, c’est quand j’entends parler un responsable qui présente une vraie hauteur de vue.
Le leadership authentique se reconnait à la capacité d’intégrer plusieurs points de vue, sans rien céder à la volonté d’action.
A cet égard par exemple, j’ai de l’estime pour une personnalité comme Angela Merkel, qui a su toujours allier pondération et détermination.
Après ces longues digressions égocentriques, venons-en à l’homme du jour.
Marc Fesneau est le ministre de l’Agriculture depuis près d’un an.
Son parcours personnel lui donne une légitimité à ce poste.
En l’écoutant parler, on ressent son lien avec la Terre.
Je lui ai trouvé une parfaite connaissance des dossiers, une justesse d’analyse et surtout la volonté d’aider les agriculteurs et les éleveurs en parvenant à des accords.
S’il inspire l’intelligence et la probité, c’est aussi que Marc Fesneau est par excellence l’anti-clash, l’anti-buzz, l’anti-esbrouffe.
A l’heure où la politique se réduit de plus en plus aux petites phrases ou aux combats de coqs ridicules, c’est rafraichissant d’entendre un leader appréhender la complexité du réel, avec sincérité et rigueur.
J’espère qu’il aura du succès et de l’efficacité à la tête de ce ministère si important à mes yeux.
En tous cas, il est remarquable qu’il redonne de la dignité et de la grandeur à ceux qui nous nourrissent.
Pour se faire une opinion du personnage, le mieux est de l’écouter :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/sens-politique/marc-fesneau-9507671