And you will not take me off the air !

Quel plaisir de se réunir en famille autour du traditionnel agneau pascal.
Programmez en soirée un grand film du nouvel Hollywood et le bonheur est total.
Vous connaissiez les repas de fêtes ? Je crée la catégorie « Films de fête » pour ces chefs d’œuvre qui gagnent à être partagés.

Faye Dunaway

Network est un film de Sydney Lumet sorti en 1976. Il traite du Show Business de la télévision en décrivant des personnages truculents, avides de succès.

Au premier rang de tous ces hommes de pouvoir, une femme se démarque.
Faye Dunaway (qui a gagné avec ce film l’oscar de la meilleure actrice) campe une productrice TV ivre d’audimat.
J’admire cette actrice, plante vénéneuse mais si sublime qu’elle nous happe à tous les coups.

Ce film est du très grand art pour moi car il mêle une brillante réflexion sur l’ère du divertissement de masse avec un suspense réellement captivant pour le spectateur.
Comme quoi on peut très bien conjuguer réflexion d’artiste conscient et pur plaisir de spectateur.

Cherry on the cake, une histoire d’amour tragique vient s’intercaler au sein de l’intrigue principale avec une fluidité parfaite.

Less is more

C’est pour moi la démonstration qu’il est inutile de regarder plus de programmes à la télévision ou sur internet. Il suffit de se contenter des meilleurs.

Près de 50 ans après la sortie du film, la nature des médias a eu beau évolué, le propos de Network reste tout à fait pertinent.
A l’heure des chaînes d’information en continu et de la publicité ciblée sur Internet, la captation des moutons spectateurs est plus nécessaire que jamais dans un environnement toujours plus concurrentiel.

Le métier des producteurs de contenu à la chaîne est de nous gaver toujours plus de leur came audiovisuelle.

Et il faut reconnaitre un talent certain pour être capable de réunir tous les soirs des millions de spectateurs devant leur écran.

France Télévisions et son Complément d’enquête ont présenté en détails comment un bouffon anonyme est devenu le parrain du PAF.

https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/5425590-cyril-hanouna-le-nouveau-parrain-du-paf.html

L’ascension est fascinante, les coulisses de son émission beaucoup moins reluisantes.

Fight for your right to watch

Nous vivons en démocratie, cet état de la société est bien le plus désirable pour les citoyens. Et l’actualité nous rappelle chaque jour que le pouvoir du peuple doit être sans cesse défendu et consolidé.

La condition N°1 de la démocratie est la liberté. Et c’est aussi son résultat.

Ainsi, que tout le monde regarde ce qu’il veut, comme il veut.
Rien de plus souhaitable que cela.

On peut bien avoir une émission débile N°1 des audiences tous les soirs. Si on n’aime pas, on ne regarde pas et puis c’est tout.
Entre ça et une propagande d’Etat totale sur toutes les chaînes, le choix est vite fait.

L’éducation à l’image

Pour autant, il ne faut pas être naïf.
Le regard critique n’est pas inné, il se construit.

Tout comme il existe une éducation au goût (par exemple via l’école comestible), il existe aussi une éducation à l’image.
Faisons découvrir à nos enfants les œuvres du patrimoine, de la même manière que nous leur transmettons le goût des bons plats.

Bon pour ma part, je dois bien admettre que les résultats sont mitigés en la matière, avec mes ados. Cela fait plusieurs années que je m’escrime à leur transmettre les classiques du cinéma, mais c’est dur !

J’ai peut-être attaqué un peu trop fort …
Onze ans, c’est manifestement trop jeune pour apprécier les Enfants du Paradis !

Mais c’est comme pour la défense de la démocratie ou la recherche du succès, il ne faut jamais lâcher l’affaire !

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